Le temps d'une soirée mémorable, celle du 11 août, le Festival international de Carthage a offert à son public un véritable tour du monde, célébrant avec éclat la musique, les arts et le dialogue interculturel. Pour le spectacle « Ballets folkloriques du monde », dix troupes venues des quatre coins du globe se sont succédé sur la scène antique, créant une fresque vibrante de couleurs, de rythmes et d'émotions.
Le voyage a débuté en Afrique avec la troupe **Rythm Connection du Sénégal**. La voix puissante du chanteur, dédiée au peuple palestinien, s'est mêlée aux sonorités modernes et traditionnelles, captivant l'audience. Le **Burkina Faso** a ensuite enflammé la scène avec l'énergie frénétique de la troupe **Nazounki**, dont les percussions et les pas de danse martelant le sol ont révélé une force collective brute et fascinante.
L'Europe a été brillamment représentée par l'**Institut National de Danse de Belgrade**. En costumes traditionnels, les danseurs serbes ont exécuté le « kolo », une danse symbolisant la joie collective, avec une synchronisation parfaite et des pas rapides, au son festif de l'accordéon et de la flûte.
Le périple s'est poursuivi en Asie avec le **Rahjanstani Folk Dance Group de l'Inde**. La performance a allié musique, chant et la grâce de la danse Chari, où les danseuses évoluent avec une remarquable maîtrise, portant des jarres en équilibre sur leur tête. Puis, le public a été transporté dans une ambiance des Mille et Une Nuits par la troupe irakienne **Dar Ellibes**. À travers un véritable défilé dansé, elle a fait revivre la splendeur de Bagdad avec des costumes féeriques, des broderies et des ornementations somptueuses.
Le Maghreb et le monde arabe ont également brillé de mille feux. La **Troupe nationale des arts populaires de la Libye** a été chaleureusement applaudie pour ses tableaux rappelant le patrimoine tunisien, au son du bendir et de la zokra (cornemuse). La troupe **Théveste des arts populaires d'Algérie** a, elle aussi, créé une forte résonance avec le public tunisien, qui a accompagné ses chants et ses danses avec des applaudissements et des youyous.
La Tunisie était fièrement représentée par les **Twayef de Ghbonten**, accueillis triomphalement. Ces poètes chanteurs, dont l'art figure sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco, ont interprété leur célèbre « Jinek ye Carthage ». L'**Égypte** a captivé l'audience avec la danse soufie du derviche tourneur, un tourbillon de lumières et de couleurs, suivi d'un tableau typique de la Haute-Égypte.
Enfin, comme un symbole de l'engagement du festival, la soirée s'est achevée avec la **troupe palestinienne Koufiya**. Sur des chants patriotiques et des textes de résilience, de jeunes danseurs en tenues traditionnelles ont clôturé le spectacle sur une puissante note d'espoir.
Pendant plus de deux heures et demie, richesse, diversité et authenticité ont été les maîtres-mots. En réunissant toutes les troupes sur scène pour un salut final au son de la musique palestinienne, le Festival de Carthage a réaffirmé sa mission : être un pont entre les peuples et un fervent défenseur du dialogue des civilisations.