Le concept de « net-zéro » incarne notre espoir contre le réchauffement climatique.
Mais une récente étude révèle que, même après avoir atteint cet objectif, le climat terrestre continuera d'évoluer pendant des siècles.
Alors que les émissions de gaz à effet de serre atteignaient des sommets historiques en 2023, le monde vivait simultanément son année la plus chaude jamais enregistrée. Cette coïncidence alarmante souligne l'urgence d'atteindre le « net-zéro », c'est-à-dire l'équilibre où les émissions résiduelles sont compensées par l'absorption de carbone. Mais que se passera-t-il vraiment après avoir atteint cet objectif ? Des recherches récentes suggèrent que le scénario n'est pas aussi simple que beaucoup l'imaginent.
Contrairement à l'idée répandue, atteindre le net-zéro n'arrêtera pas immédiatement le réchauffement climatique. Des simulations informatiques utilisant le modèle australien Community Climate and Earth System Simulator ont étudié l'évolution du climat terrestre sur 1000 ans après l'atteinte du net-zéro. Les travaux sont consultables sur le site de l'Union européenne des géosciences.
Ces modélisations révèlent que même après avoir stabilisé nos émissions, la température moyenne mondiale continuerait d'augmenter lentement. Ce phénomène s'explique notamment par l'inertie thermique des océans qui continueront à emmagasiner la chaleur pendant des siècles.
une stabilisation, mais non-récupération de la banquise arctique ,une diminution continue de la banquise antarctique pendant plusieurs siècles,
un réchauffement océanique profond qui persistera bien après la neutralité carbone ,des effets régionaux inégalement répartis sur la Planète.
Les recherches montrent qu'un retard, même minime dans l'atteinte du net-zéro, entraîne des conséquences amplifiées sur le long terme. Un délai de seulement cinq ans dans la réalisation de cet objectif se traduirait par une température moyenne mondiale plus élevée, des océans plus chauds et une réduction de la couverture de glace marine pendant des siècles.
Cette inertie climatique souligne l'importance d'actions immédiates et ambitieuses. Si nous atteignons le net-zéro en 2050, comme le visent de nombreux pays dont l'Australie, les changements climatiques seront moins sévères que si nous y parvenons en 2060 ou plus tard.
Les scientifiques s'intéressent désormais aux scénarios « net-négatif » où l'humanité parviendrait à extraire plus de carbone de l'atmosphère qu'elle n'en émet potentiellement, renversant certains changements climatiques en cours.
Les effets du maintien du net-zéro varieront considérablement selon les régions. L'Australie représente un cas particulièrement préoccupant. Sa proximité avec l'océan Austral, qui continuera de se réchauffer pendant des siècles même après le net-zéro, la rend particulièrement vulnérable.